• Trois questions à Brad Lich, Vice-président exécutif et directeur commercial d’Eastman global

Trois questions à Brad Lich, Vice-président exécutif et directeur commercial d’Eastman global

1 – Le projet d’Eastman en France a bien avancé pendant l’été, avec notamment le démarrage de sondages archéologiques. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette étape ? >

En effet, un diagnostic archéologique a démarré le 28 août sur le futur site de l’usine. Ce sondage, réalisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et la DRAC, a été lancé à la demande du préfet et de la DRAC en raison de la situation géographique de la future usine d’Eastman, située sur l’ancien lit de la Seine. Cette zone comporte éventuellement l’existence d’îlots qui ont pu être des lieux d’activités humaines. Ces études sont menées à titre préventif uniquement, d’autant que le périmètre du projet n’est pas concerné par un monument historique ou un périmètre de protection des abords de monument historique, par un site classé ou inscrit, par un site patrimonial remarquable ou par une zone de présomption de prescription de fouilles archéologiques. L’enjeu du projet relatif au patrimoine est faible.

A noter que ce sondage se distingue de la phase de travaux qui devrait s’ouvrir en 2024, et qu’il est mené en coordination et concertation avec l’ensemble des parties-prenantes concernées par les aspects réglementaires du projet : les services de l’Etat (DREAL, Préfecture, etc.), Caux Seine Agglomération et le secteur agricole.

2 – Les enjeux d’emploi et de formation du projet sont majeurs pour les habitants du territoire. Comment Eastman voit-il son rôle au sein de ce bassin d’emploi, et quelle stratégie ressources humaines sera mise en place pour assurer la réussite du projet ?

Eastman déploie d’ores et déjà une stratégie ambitieuse pour assurer le recrutement de ses 350 futurs collaborateurs. Nous souhaitons recruter autant que possible des talents du territoire, et nous adresser à des profils divers qui feront demain la richesse de nos équipes : personnes en insertion, réinsertion ou reconversion professionnelle, professionnels expérimentés ou débutants, et ce dans toutes les classes d’âge. Nous serons également très attentifs à la diversité de nos équipes : personnels féminins, personnes en situation de handicap, ... L’ensemble des futurs employés bénéficiera par ailleurs d’un parcours de formation spécifique et dédié.

Pour assurer la réussite de ces objectifs, nos équipes s’appuient sur le réseau des partenaires locaux emploi et formation et notamment sur les missions locales et lycées professionnels. A partir de septembre 2023, nous renforcerons notre présence à l’ensemble des forums de l’emploi organisés sur le territoire. Afin de stimuler notre action, nous lançons à la rentrée un groupe de travail sur ces thématiques avec Caux Seine Agglo, Pôle Emploi et les services de l’Etat.

3 – L’usine de recyclage d’Eastman exploitera une technologie innovante afin de traiter des plastiques complexes et difficiles à recycler. Qu’est-ce que cette technologie ? Quels sont ses atouts ?

L’usine d’Eastman exploitera une technologie innovante de recyclage chimique, appelé recyclage moléculaire. La spécificité de cette technologie est qu’elle permet de revenir à la structure de base des molécules de plastique, pour ensuite les réassembler à la façon d’un « jeu de Lego ».

Cette technologie permet de traiter certains plastiques qui ne sont pas appréhendés par les technologies de recyclage mécanique classiques, et sont aujourd’hui mis en décharge, incinérés ou jetés dans la nature. Outre la possibilité de traiter des plastiques complexes, cette technique à l’avantage d’être complémentaire du recyclage mécanique et permet d’aboutir à une matière première recyclée (rPET) de qualité équivalente à la matière première vierge, dans un cycle potentiellement infini.